Comment sensibiliser contre l'abandon des animaux de compagnie ?
L’abandon des animaux de compagnie est un sujet brûlant qui choque chaque année les millions de personnes qui aiment les bêtes. C’est un fléau, et la loi le classe parmi les actes de maltraitance. Mais cela suffit-il ? Pas si sûr… Chaque année, ce sont plus de 100 000 animaux abandonnés sur notre territoire national, dont 60 % au cours de la saison estivale. Dans ce domaine, la France parvient à se hisser sur la première marche du podium au niveau européen. Un palmarès plus qu’affligeant, sachant qu’aucun motif ne peut justifier cet acte odieux.
Quelles sont les raisons qui motivent l’abandon de son animal de compagnie ?
Les propriétaires d’animaux qui décident d’abandonner leur petit compagnon, chien, chat ou autre, sont motivés par diverses raisons. Les principales causes de ces abandons sont les suivantes :
- Une portée non souhaitée,
- La fermeture de la chasse,
- La difficulté de gérer un problème de comportement,
- La cohabitation difficile entre l’animal et les membres de sa famille d’accueil,
- Les difficultés financières,
- La lassitude / le manque d’intérêt pour l’animal,
- Le changement de domicile,
- L’allergie dont souffre un membre de la famille,
- L’arrivée au foyer d’un nouveau-né,
- La maladie, le placement ou le décès du maître de l’animal,
- Le départ en vacances.
A toutes ces raisons, il faut aussi ajouter la maladie de l’animal notamment lorsque ses maîtres sont sur le point d’avoir un enfant. L’angoisse de la contagion au fœtus pousse certains propriétaires à abandonner leur petit compagnon purement et simplement. C’est par exemple le cas lorsque la toxoplasmose a été diagnostiquée chez un chat.
Quelques raisons invoquées dépassent l’entendement. Certaines personnes abandonnent leur animal de compagnie simplement parce qu’il est trop affectueux, trop présent, trop peureux ou qu’il ne remplit pas suffisamment son rôle de « gardien ». D’autres encore n’avaient pas prévu qu’il devrait faire ses griffes, qu’il faudrait le sortir plusieurs fois par jour pour lui permettre de faire ses besoins, qu’à l’âge adulte il deviendrait si imposant… La liste des inepties ne s’arrête pas là, hélas. Mais cela explique pourquoi chaque année, la SPA (Société Protectrice des Animaux) recueille près de 40 000 animaux parmi les 100 000 petites victimes de l’abandon. Des chiffres qui font froid dans le dos.
Abandonner son animal de compagnie est une attitude impardonnable légalement répréhensible. Aucun motif ne peut justifier cet acte.
Abandon d’animaux de compagnie : que dit la loi ?
Comme nous l’avons vu précédemment, l’abandon d’un animal de compagnie est considéré par la loi comme un acte de maltraitance. Tel que le prévoit l'article 521-1 du Code pénal, il est donc passible :
- De 30 000 € d’amende,
- De deux ans d’emprisonnement.
Tout propriétaire d’un animal de compagnie doit savoir qu’il a la possibilité d’abandonner légalement son petit compagnon. Il doit le confier à la SPA. Cette démarche nécessite la prise d’un rendez-vous. Au cours de cet entretien, afin de faciliter une adoption future, le maître doit pouvoir transmettre à son interlocuteur différentes informations concernant son animal, comme par exemple :
- Son histoire de vie,
- Son état de santé,
- Son comportement,
- Son caractère...
Il doit également expliquer la ou les raisons qui le poussent à abandonner son animal.
Que deviennent les animaux de compagnie abandonnés par leur propriétaire ?
Abandonner son animal de compagnie est un acte de cruauté puni par la loi. Toutes ces petites victimes de maîtres inconscients et irrespectueux ne sont pas recueillies par les refuges. Que ces animaux soient abandonnés dans un parc, au coin d’une rue, sur l’autoroute ou en pleine nature, ils deviennent dès lors des animaux errants.
Durant les premiers jours qui suivent leur abandon, chacun reste là où son propriétaire l’a laissé, pensant qu’il reviendra bientôt le rechercher… Mais cela n’arrive jamais. Cette petite boule d’amour avait pourtant accordé toute sa confiance à son maître. Une vie d’enfer commence alors. Certains d’entre eux se font écraser, d’autres sont empoisonnés ou encore piégés.
D’autres encore, affamés, s’en prennent aux animaux de la ferme pour pouvoir survivre ou se jettent sur tout ce qu’ils trouvent, y compris sur les aliments avariés qu’ils tirent de nos poubelles. Amaigris, parasités, infectés, gravement malades, ils souffrent, se contaminent les uns les autres mais aussi se reproduisent sans limite. Quant aux animaux recueillis par les refuges, ils sont nombreux à devoir être euthanasiés.
Accueillir un animal de compagnie, c’est s’engager sur le long terme
On ne choisit pas d’adopter ou d’acheter un chien, un chat ou un autre compagnon à plumes ou à poils sur un coup de tête, simplement parce qu’on le trouve craquant, ni parce que le petit dernier souhaite avoir un nouveau « jouet » … Un animal n’est pas un jouet.
Il faut tout d’abord réfléchir, en parler en famille et s’assurer que chacun – parents et enfants – est capable de respecter l’animal, de lui apporter tous les soins nécessaires, de lui offrir un environnement adapté, des conditions d’existence décentes et saines, de lui réserver du temps chaque jour, et de l’aimer.
Pour pouvoir s’assurer que l’on est prêt à accueillir un animal de compagnie, il est indispensable de se renseigner auprès de spécialistes sur l’espèce et la race que l’on convoite. On peut par exemple consulter un vétérinaire, un éleveur ou un refuge. Une adoption se prépare, s’anticipe et ne peut faire suite qu’à une décision mûrement réfléchie. Il faut être prêt à modifier ses habitudes et être parfaitement conscient que cela entraîne des responsabilités qui devront être assumées tout au long de la vie de l’animal. Cela implique aussi de pouvoir éduquer et socialiser le chiot ou le chaton.
Vivre avec un animal est un engagement et il doit être solide. S’il n’est plus possible de garder son petit compagnon, il faut chercher un nouveau foyer d’adoption qui se fera une joie de l’accueillir et de pouvoir s’en occuper pendant de nombreuses années.